Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
journal d'une angoissée
23 février 2010

Autres pensées, en vrac.

 

 

(écrit daté du 23 Décembre 2009 et posté sur un site dédié à la dépression, sous toutes ses formes:)

Bonjour,

Je viens juste de m'inscrire...je suis contente, j'avais déjà navigué sur ce forum en tant qu'invité, et j'avais constaté une étonnante solidarité entre les membres, ce qui me rassure.

Voilà, je suis, je pense, dépressive depuis 3 ans. Je dis je pense, car avec ma psychiatre, nous n'avons jamais réellement prononcé ce mot. Étrange, non?

Depuis trois ans, des envies franchement morbides (le suicide ? quelle méthode ?), des crises d'angoisses plus ou moins violentes et cette sensation d'étouffement en permanence. Étouffement physique, psychologique...

Je ne prends aucun traitement; ma psy m'a prescrit de l'Alprazolam, mais je n'ai jamais essayé. Les crises surviennent sans crier gare, alors je n'ai plus le courage de me soigner. Idiot, n'est-ce pas ?

Pour le moment, j'essaie la ronronthérapie... Ne riez pas, ça marche plutôt bien ! Nous avons une adorable petite chatte, et il est vrai que, combinée à une séance de chatouilles forcées (je suis extrêmement sensible) et de visionnage intense de dvd rigolo (Friends, Walt Disney, etc), les crises passent. Jusqu'à la prochaine, quoi.

Donc voilà. Le bilan : trois ans, c'est long. J'ai entamé les séances de psy depuis deux mois à peu près, pour le moment je ne vois pas clair, j'ai peu d'espoir en ma guérison, mais au moins je crois que je comprends certaines choses.

C'est tout pour le moment.


J'espère qu'on s'en sortira un jour, bon courage à toutes et tous. Serrons-nous les coudes.

 


(écrit daté du 28 Décembre 2009, sur le même site:)


Aujourd'hui, le chat est mort. Non, pas celui que nous avons pris dans notre appartement, il y a un an (une petite chatte de 9 ans, via une association qui les récupère dans la rue, les retape et les propose à l'adoption). Mais celui avec lequel j'ai grandi. Mon chat, quoi. Il était resté chez mes parents quand j'ai déménagé et il a bien vécu ce changement (pourtant, Dieu sait qu'un rien les perturbe !).

Mais voilà, il est mort. Il était vieux, vieux, vieux... 18 ans. Il ne mangeait plus depuis quelques jours, plus rien du tout. Il avait tellement maigri depuis quelques mois, des problèmes de cataracte, insuffisance rénale et cardiaque... le lot de la vieillesse, quoi.



Mais avec sa mort, c'est toute ma jeunesse qui prend fin, n'est-ce pas? Je me sens vraiment triste, vidée. Pourtant, je ne crois pas que ce soit encore le prémisse d'une crise d'angoisse. Juste un gros gros spleen, un méchant coup de mou. En plus, le temps est pas beau, j'ai évidemment plein de choses à faire mais envie de rien.

Petite question : est-ce que l'envie de ne rien faire est proportionnelle au nombre de choses à faire ? J'ai souvent remarqué que plus ça s'entasse, plus la motivation frise le zéro absolu.



Je bois mon lait du matin tristement, je regarde par la fenêtre et j'aimerais m'évader. M'évader de cette vie, de cette planète. J'ai lu les news, c'est trop déprimant. Pourquoi s'acharne-t-on à s'exterminer de la sorte ? Mais c'est un autre débat.

Le chômage accroisse ma déprime mais pourtant, je ne sais pas quoi faire de ma vie. Horizon bouché, un symptôme bien connu n'est-ce pas ? Vivement le rendez-vous pour le bilan de compétences et une éventuelle reconversion. J'envie ceux qui vivent de leur passion, ils ne connaîtront jamais les affres d'un job que l'on hait, d'une hiérarchie injuste, de clients odieux... Notre société est trop dure pour les faibles. Elle les écrase sans pitié, de son gros rouleau compresseur appelé "progrès". Ah, ça me fait doucement rigoler, tiens, le "progrès" ! Vive le progrès !


Bon, je sens que je vais retourner sous la couette.

 

 

 

 

 

(écrit daté du 30 Décembre 2009, même site encore:)


Aujourd'hui, je suis plus misanthrope que jamais. Je hais les gens, je les vomis. Avec leurs gueules de gens, leur gueule de cons. Des cons, des gens, c'est pareil. Et puis, j'ai la rage. Je me déteste plus que jamais d'être comme ça.

Trois ans, peut-être quatre ? J'ai pas compté. Je devrais peut-être fêter ça chaque année, non ? Trois ans, quatre ans que je cogne. Je cogne, je cogne les parois de ma prison mentale, qui ne cède pas. Elle résiste, la salope ! Trois ans, quatre ans que je tourne en rond, je tourne, je retourne et je me morfonds en regrets. Regrets éternels...

Je suis très exigeante avec moi-même, dit ma psy. Ah, si elle savait ! Je ne me pardonne rien, justement. Le moindre choix est forcément le mauvais, puisque j'ai pas essayé l'autre. Alors cette exigence, je le reporte sur les gens, qui ne sont pas à la hauteur non plus, certes. Pourquoi seraient-ils plus forts que moi, d'abord ? Hein ?

Ah, la force. J'envie les gens forts ! Ceux qui sont sûrs d'eux, même en façade. Ils font des choix, ils avancent et basta ! On arrête de réfléchir. Il est où le bouton "stop", docteur ? Moi je réfléchis et je n'avance pas.

Voilà, alors aujourd'hui, moi qui d'habitude ai plutôt foi en l'Homme, je hais les gens, avec leurs vies de gens. Meuh, meuh, faisons tous les uns comme les autres, reproduisons-nous sans réfléchir, suivons le troupeau ! Regardons donc ces émissions télévisées pour demeurés ! C'est débile donc c'est génial !

Bref, aujourd'hui, je me sens vide comme une coquille vide, vide comme une vieille outre.

Vivement demain.



 

 (écrit du 23 Février 2010:)


J'ai encore tombé, maman.

J'ai chu, comme une grosse crotte compacte. Protch, que ça a fait.



J'ai traversé les dernières semaines dans un état léthargique, les jours se ressemblent, je ne vois personne...Petit confort ouaté, isolé.

Et hier soir, en m'endormant, mon cerveau se remet en marche et je fais le bilan. The Bilan. Celui que j'aime pas bien. Et là je me dis : "Mais qu'est-ce que je suis en train de faire ?"

Et me revoilà, dans la tourmente des questions, de la culpabilisation. Où vais-je ? Pourquoi n'ai-je plus d'énergie ? Où est passée la fille énergique, légère et rieuse que j'étais ?



La vie n'est PLUS légère, maman. Ta fille tourne en rond, elle en a marre de buter bêtement sur des choses simples comme retrouver un travail. C'est trop dur, tout ça. Peut-être que certaines personnes sont destinées à finir leur vie lamentablement ? Jamais cru au destin, et pourtant !

C'est ça, l'âge adulte ? Des soucis, des questions métaphysiques, des angoisses en permanence ? Alors j'en veux pas, je veux retourner à l'adolescence, j'ai jamais autant ri qu'à cette période-là, moi.

Je veux, je veux, je veux. Il est où, le Grand Manitou ? Je veux porter plainte, moi, pour cette vie de daube que je m'inflige. Il faut bien que ce soit de la faute de quelqu'un d'autre, non ?

J'ai perdu la niaque, le goût de vivre. Tout me décourage, tout me paraît vain. Aaah, la vanité. Qu'est-ce qu'elle pollue tout, celle-là. A quoi bon faire des gosses ? C'est vain. A quoi bon se battre toute sa vie pour sa carrière ? C'est vain aussi. Au final, nous retournons à la terre, nous serons tous égaux face à la mort.

Je n'ai aucun courage, aucun. Passer ma vie à la maison me désespère mais c'est moins pire que de chercher un job. Cette situation est tellement précaire, c'est décourageant aussi.

 

Parfois, mes journées sont ponctuées de petits riens qui font du bien, qui font que je n'ai pas encore touché le fond. Une bonne soirée avec des amis ou mon amoureux, un dimanche après-midi avec ma famille... Et puis après, c'est le retour à la réalité.

J'ai commencé ma thérapie depuis un bon moment déjà. C'est utile, quand même. Je n'avance pas mais je pense comprendre certaines choses. Mais là, j'aimerais avancer.

Et pour avancer, il faut se pardonner. Se pardonner ses erreurs, ne plus avoir de remords et se dire "Bon, tant pis, c'est fait, passons à autre chose.". Et ça, j'arrive pas. Je suis exigeante avec les autres, mais encore plus avec moi-même. Pourquoi est-ce que je ne me pardonne pas mes choix de vie ? Pourquoi regrette-je, 10 ans après, d'avoir laissé tomber la musique ? Je n'arrive même pas à assumer cela, ni même à me dire "Bon, puisque je regrette, j'ai qu'à reprendre.". Je suis dans l'indécision, l'auto-flagellation, la culpabilisation permanente.



J'ai peur.

Peur de faire une bêtise. De décevoir. De faire du mal. Peur de tout. Peur de moi.

Parfois, je rêve que je vomis mes angoisses. De la bile noire, infecte, noire comme la nuit. Elle coule dans le caniveau, va dans les égouts, et je vais mieux ! J'aimerais qu'on m'essore, comme une éponge. Que ces angoisses pleuvent sur le sol, plic-ploc.

Et comme ce n'est pas possible, comme je ne m'autorise pas à être heureuse, visiblement, je rêvasse. Ah ça, je sais faire ! Rêvasser à ma vie hypothétique, fantasmer. Je fantasme ma vie de femme parfaite, d'executive woman, de musicienne accomplie.


Sur ce, je retourne rêvasser.

Publicité
Publicité
Commentaires
B
It is a pity, that I can not participate in discussion now. I do not own the necessary information. But this theme me very much interests.
H
Je ressent exactement la même chose que toi.. Sauf que personne ne me comprends..<br /> C'est magnifique ta façon de décrire toutes ces choses horribles..<br /> Je t'admire beaucoup.
journal d'une angoissée
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité