Non, rien.
Ce soir, je me sens bleue. Ou plutôt : mélancolique. Comme toujours, quand mon cerveau se repose deux minutes de la journée bouillonnante, je réfléchis plus profondémment à ce que je suis, ce que je veux, où je vais. Et alors là, c'est festival.
J'aime bien le matin. Le matin, on se sent fort, plein d'énergie, prêt à dévorer le monde entier. Les projets les plus fous semblent tellement faciles à réaliser (les doigts dans le nez, tiens !), on se dit que rien ne peut nous résister. C'est encore plus fort lorsque le ciel est dégagé, j'ai remarqué. L'azur limpide ressemble à un océan de promesses et on se sent tellement vivant qu'on est guilleret, rien qu'à l'idée de partir à la conquête de l'Univers.
Quelle prétention ! Quelle vanité ! Sommes-nous au fond tous fats et centrés sur nous-mêmes pour ignorer à quel point nos vies sont courtes et sans réelle importance, par rapport au reste ?